La relation entre religion et État dans le monde arabe, comme dans d’autres régions, a suscité un intérêt croissant d’après les chercheurs en pensée politique ces dernières décennies. Les points de vue divergent quant à la nature de cette relation : certains défendent une théorie de séparation entre religion et État, sous prétexte que chacun s’approprie un domaine et des fonctions distinctes. D’autres préconisent un lien étroit, affirmant que la religion englobe tous les aspects de la vie, y compris la politique, et que l’État islamique est le modèle idéal de gouvernance. Outre la polémique autour de cette relation, plusieurs pays arabes ont connus des conflits.
Ainsi, les chercheurs ont entrepris de relire le patrimoine islamique et la pensée politique islamique contemporaine en utilisant des méthodologies modernes pour approfondir leur compréhension des liens entre religion et politique. Ils ont formulé de nouvelles questions et proposé des interprétations novatrices sur des enjeux historiques et actuels, tels que la nature de l’État islamique, la relation entre l’islam et la démocratie, ou encore le rôle de la religion dans la construction de sociétés modernes. En effet, de nombreuses questions sont soulevées notamment : quelle est la relation idéale entre religion et politique en islam ? Quels sont les facteurs à l’origine des conflits entre les deux ? Comment établir un équilibre entre l’identité religieuse et le développement d’un État moderne ? Est-il possible de concevoir un modèle de gouvernance intégrant valeurs religieuses et principes démocratiques ?
Le principal défi pour la pensée politique islamique contemporaine est de instaurer un équilibre entre religion et politique en préservant les valeurs religieuses authentiques et répondant aux exigences modernes. Cet équilibre est crucial dans le contexte arabe, doans lequel plusieurs pays font face à des défis politiques et sociaux. D’après beaucoup de penseurs, le modèle idéal est celui qui concilie la « gestion des affaires publiques » selon des principes religieux, avec une gestion des affaires religieuses compatible avec les exigences de la vie politique. Un tel modèle vise non seulement la stabilité, mais aussi la construction de sociétés équitables développées et capables de faire face les défis actuels.